Les maladies dues aux tiques

Dans la première moitié du XXe siècle les chercheurs ont, à travers le monde, confirmé la transmission d’agents pathogènes par les tiques. C’est la découverte de la maladie de Lyme à la fin des années soixante‑dix qui ravivera leur intérêt pour les tiques en tant que vecteurs.

Les infections bactériennes

Toutes les infections bactériennes décrites ici se traitent efficacement par des antibiotiques, mais seul un diagnostic précoce permet d’éviter des séquelles. Par ailleurs, elles ne débouchent pas sur l’immunité : il est donc possible de contracter plusieurs fois la même maladie.

La borréliose de Lyme

C’est la maladie humaine la plus importante de l’hémisphère nord et dont les bactéries responsables sont les Borrelia, transmises par les tiques Ixodes. Selon les zones géographiques, quand la bactérie est présente, le taux d’infection varie en général entre 2 % et 20 % en Europe, jusqu’à 50 % dans. Certaines régions des États-Unis.
Dans les Outre-Mer la borréliose de Lyme est à ce jour inexistante. En France, le risque de contracter la maladie est maximal pendant la période d’activité d’Ixodes ricinus au printemps et en automne.

Les fièvres récurrentes à Borrelia

D’autres Borreliae peuvent toucher l’homme et sont responsables de fièvres récurrentes. Elles se distinguent des précédentes en ce qu’elles provoquent une fièvre importante.
On les rencontre surtout en zones tropicales, où on les confond souvent avec le paludisme, mais aussi aux États-Unis. Elles sont principalement transmises par des tiques molles du genre Ornithodoros, qui piquent la nuit.

Lire aussi : La piqûre des tiques

Les anaplasmoses

Elles sont transmises par les bactéries Anaplasma. Elles et touchent essentiellement les animaux, mais aussi l’homme. Chez celui-ci, elles se manifestent par un syndrome pseudo-grippal, avec fièvre et frissons, malaises parfois accompagnés de signes digestifs et d’un rash cutané.

Les rickettsioses

Les responsables sont les bactéries Rickettsia, transmises lors de la piqûre, mais aussi par les plaies cutanées ou par les yeux quand quand on se les frotte avec des doigts souillés.

La tularémie

La tularémie est surtout présente dans l’hémisphère nord. La bactérie est capable d’infecter une très grande diversité d’espèces animales.
Chez l’homme, en Europe, la maladie sévit soit en hiver lors de la chasse, soit au printemps lors du pic d’activité des tiques. Les symptômes sont une fièvre ondulante et brutale, souvent associée à des manifestations gastro-intestinales.

La fièvre Q

Une quarantaine d’espèces de tiques sont susceptibles de la transmettre, mais la voie principale d’infection est l’inhalation d’aéro­sols ou de poussières infectées par le biais d’animaux malades.
Chez l’homme, la maladie se manifeste essentiellement par un syndrome pseudo-grippal , une pneumonie atypique et une hépatite biologique. Un individu sur deux ne développe pas de symptômes.
Chez l’animal, la bactérie pourrait être responsable d’a­vor­tements et pourrait être associée à des troubles respiratoires..

La maladie des griffes du chat

Son vecteur principal est la puce, mais la transmission par des tiques Ixodes, bien que probablement marginale, a été démontrée.
Le chat est en général peu malade, mais il peut présenter de petites hémorragies. Outre la transmission possible par des piqûres de tiques, c’est par ses griffes souillées que le chat transmet la bactérie directement aux humains lors de griffures.
Chez l’homme, entre une et trois semaines après l’infection, la première manifestation symptomatique de la maladie est l’apparition de ganglions lymphatiques.
La maladie des griffes du chat est généralement bénigne et sans séquelles mais, dans certains cas, les manifestations cliniques peuvent s’apparenter à des infections oculaires, des douleurs musculaires ou encore des atteintes neurologiques et cardiaques, surtout chez les patients immunodéprimés.

Les infections virales

L’encéphalite à tique (TBE)

Les infections à TBE constituent aujourd’hui la plus importante maladie neuro-invasive due à des vecteurs en Europe et en Asie. On compte avec plusieurs milliers de cas humains par an.
Le virus se transmet à l’homme par la piqûre de tique Ixodes ou l’ingestion de produits laitiers crus d’animaux infectés.
L’infection peut être asymptomatique, mais, après incubation (une à deux semaines), la maladie se manifeste en deux phases :

  • un syndrome pseudo-grippal pendant deux à quatre jours ;
  • disparition des symptômes pendant une semaine ;
  • une deuxième phase fébrile avec des signes neurologiques de gravité variable.

La mortalité est comprise entre 0,5 % et 3 % pour les sous-types Européen et Sibérien, mais atteint 35 % pour le sous-type extrême-oriental.
La France reste à ce jour peu touchée, mais on a observé une augmentation des cas en Alsace.
Il existe un vaccin efficace contre cette infection, mais aucun traitement spécifique.

La fièvre de Crimée-Congo

Le virus se retrouve dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie, dans les Balkans, et au Moyen-Orient ; il est absent du nouveau monde.
Les tiques du genre Hyalomma­ sont les principaux vecteurs ainsi que certaines Dermacentor et Rhipicephalus.
Parmi ses hôtes (lièvre, hérisson, rongeurs, bétail domestique…) l’homme est le seul à développer la maladie. Les oiseaux migrateurs venant d’Afrique jouent un rôle important dans la circulation du virus et dans l’importation de tiques infectées.
La fièvre hémorragique de Crimée-Congo se caractérise par des poussées épidémiques estivales chez l’homme, qui permettent l’identification des foyers. Elle peut être mortelle.
Des espèces vectrices soient présentes dans le sud de la France et en Corse, mais aucun cas n’a encore été rapporté dans l’Hexagone.

Les infections parasitaires

Les babésioses

On les appelle aussi piroplasmoses à cause de la forme en poire du parasite dans les globules rouges.
La maladie ressemble au paludisme, mais c’est une tique qui transmet le parasite. Sur plus de cent espèces de Babesia seules cinq espèces infectent l’homme. Les babésioses sont surtout un problème vétérinaire, dont l’impact économique est très important.
Chez l’homme, ses manifestations dépendent de l’état immunitaire du patient. Elle est en général asymptomatique chez les personnes immunocompétentes, mais graves chez les individus affaiblis. L’infection peut générer anorexie, fatigue, fièvre, et problèmes sanguins.
Chez le chien, des symptômes similaires sont observables. Pour les animaux, il existe un traitement antiparasitaire et plusieurs vaccins d’efficacité variable.

Les theilérioses

L’impact de celles-ci est essentiellement vétérinaire : Les parasites infectent à la fois des ruminants sauvages et domestiques. Ils sont transmis par différentes Hyalomma, Dermacentor, ­Haemaphysalis, Rhipicephalus et Amblyomma.
La maladie sévit surtout en zones tropicales avec quelques cas en Europe du sud.

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